…Pour remercier, ne faut-il pas avoir un ‘cœur de pauvre’ ? C’est un apprentissage difficile devant la dureté de la vie. Remercier n’est pas quelque chose qu’on programme, avoir un coeur de pauvre s’ apprend seulement avec l’aide des autres…
L’attitude de gratitude perçoit la vie et ses gestes comme un don. On peut regarder au-delà de soi-même, en étant sainement décentré de soi-même, porter son attention vers les autres, les proches et les plus éloignés. La gratitude produit une joie étonnante en notant que l’autre est quelqu’un pour moi, et que je suis quelqu’un pour l’autre. C’est pourquoi derrière la gratitude on pressent l’amour, non pas de manière abstraite, mais dans les petits moments de l’histoire.
En regardant ce qui s’est passé en cette période de pandémie, il y a eu sans aucun doute des moments de cette histoire personnelle, familiale, sociale… pour la gratitude…
Texte de St Luc 17, 11-19
Sur le chemin de Jérusalem, Jésus passait aux confins de la Samarie et de la Galilée, et comme il entrait dans un village, dix lépreux sont venus à sa rencontre. Ils se sont arrêtés à une certaine distance et ont crié: « Jésus, Maître, aie pitié de nous. » Jésus leur dit : « allez vous montrer aux prêtres». Pendant qu’ils y allaient, ils furent purifiés. L’un d’eux, se voyant guéri, revint en rendant gloire à Dieu à pleine voix, et se jeta visage contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce; or, c’était un Samaritain. Alors, Jésus dit : « tous les dix n’ont-ils pas été purifiés ? Et les neuf autres où sont-ils? Il ne s’est trouvé parmi eux personne pour revenir rendre gloire à Dieu: il n’y a que cet étranger !” Et Jésus lui dit : « Relève-toi , va. Ta foi t’a sauvé”.
- Remarquez comment Luc attire l’attention sur la situation de marginalité des lépreux. Ils sont considérés comme souillés et forcés de vivre en dehors des villes. Même quand Jésus s’approche d’eux, ils gardent une certaine distance. La guérison d’un lépreux réintègre cette personne dans sa communauté.
- Notez également comment le lieu de cet événement (dans la région Samarie-Galilée) peut expliquer le mélange racial inhabituel du groupe de lépreux. C’est comme si une marginalisation partagée permettrait de surmonter la méfiance et l’hostilité mutuelle entre les Samaritains et les Juifs.
- Neuf des lépreux avaient la foi qui guérit, mais un seul éprouve une profonde gratitude, la foi qui sauve. Le Samaritain sort du chemin pour remercier Jésus en personne. Combien de bénédictions reçues de Dieu considérons-nous comme un fait acquis ?
Mon expérience …:
- En regardant la société dans son ensemble, quels faits, quelles situations ou attitudes de personnes, de groupes, d’ associations,…, suis-je appelé(e) à remercier?
- Dans la situation extrême que nous vivons, quelles choses dans la vie quotidienne prenons-nous pour acquis? , la situation pandémique nous a-t-elle aidés à en prendre conscience et à remercier ?
- Personnellement, quelles sont mes gratitudes que je veux partager?
Prière : Sur les chemins de la vie
Seigneur, les chemins de la vie sont remplis de surprises, et plus encore si nous allons à la périphérie, en suivant tes traces; car si même ceux qui sont condamnés, par nos lois et coutumes, nous essayons de les cacher, tôt ou tard, ils sont présents tout en étant invisibles.Donne-nous tes yeux, ton cœur, ton empathie et ta compassion plus vive. Et libère-nous de leur demander et d’exiger qu’ils ne se déclarent pas dignes en se conformant strictement à nos lois. Demande-moi, Seigneur, de suivre tes pas, de me laisser guérir pour guérir mes frères. Et si la gratitude survient, que ce soit du plus profond de mon coeur, libre, sincère, spontanée… comme le lépreux Samaritain.